La communauté musulmans du Gabon remplace Ali Bongo

9:56 - October 09, 2023
Code de l'info: 3486206
LIBREVILLE(IQNA)-En Assemblée générale spéciale le 7 octobre, le Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon a examiné la situation d’indisponibilité du raïs de la communauté musulmane, Ali Bongo. Entre constater son empêchement définitif et lui accorder un délai raisonnable avant de prendre une telle décision, l’assemblée a choisi la deuxième option. Elle songe à des initiatives pour entrer en contact avec lui.

Consécutivement à la prise du pouvoir par les forces de défense et de sécurité, Ali Bongo a été déchu. Une situation ayant eu des conséquences sur la Communauté musulmane du Gabon (CMG) dont il est le raïs. Mis en résidence surveillée dans un premier temps, il est désormais libre de ses mouvements. Mais, en dépit de cette liberté retrouvée, il n’est pas apparu au sein de la CMG depuis lors. Il s’en est suivi certaines actions jugées «nuisibles pour la sérénité et le fonctionnement» de cette communauté, et cet état de fait a amené le Conseil supérieur des affaires islamiques (CSAIG) à se réunir en assemblée générale spéciale ce 7 octobre, pour délibérer sur cette absence.

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Selon l’article 11 de Charte de la CMG qui définit le raïs comme la plus haute personnalité de cette communauté, il ne peut être mis fin à cette fonction sauf en cas de démission volontaire ou de circonstances exceptionnelles (la mort au sens de la Charte). Selon cet article, en cas d’empêchement définitif dûment constaté par le bureau du CSAIG au cours d’une assemblée générale convoquée, le bureau du CSAIG démissionne après l’organisation d’un congrès extraordinaire ayant pour objet la désignation d’un nouveau raïs dans un délai ne devant pas excéder six mois. Au cours de la rencontre du 7 octobre, le CSAIG devait donc se déterminer sur le constat de l’absence ou non d’Ali Bongo.
Par respect des valeurs islamiques.

A la majorité, les membres du CSAIG participant à cette rencontre ont décidé d’accorder du temps au raïs, compte tenu de la situation qu’il traverse. L’assemblée avait deux options à considérer : soit constater son empêchement définitif et déclencher la procédure de remplacement prévue à l’article 11 de la Charte, soit accorder un délai raisonnable avant de prendre une telle décision. Après un débat, l’assemblée a opté pour la deuxième option avant de décider de l’empêchement définitif du raïs. Les musulmans membres du CSAIG ont assuré le faire par respect des valeurs islamiques qui enseignent la solidarité et le soutien envers les autres musulmans, surtout lors des moments difficiles mais aussi «par prudence et pour ne pas céder à la précipitation».

L’assemblée générale, a indiqué le conseiller spécial du raïs, Ali Akbar Onanga Y’Obégué, a fait remarquer que d’autres organisations dans lesquelles Ali Bongo Ondimba a des responsabilités, n’ont, à ce jour, pris aucune décision à son égard. «Il ne serait donc pas de bon aloi que ce soit le CSAIG qui en prenne en premier», a-t-il déclaré.

L’assemblée générale a également fait observer que le raïs est toujours sur le territoire national et que c’était un élément à considérer. Mandat a donc été donné au président par intérim du CSAIG et au conseiller spécial du raïs de chercher les voies et moyens de se rapprocher du raïs. L’idée : avoir une position de sa part ou lui rendre une visite pour le soutenir.

Gabon Review

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