Les tombes blanches de Srebrenica et le dossier noir des organisations européennes de défense des droits de l'homme

10:33 - July 13, 2022
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Téhéran(IQNA)-Le génocide des musulmans pendant la guerre de Bosnie, en particulier le massacre de Srebrenica en 1995, sont des exemples de l’indifférence des institutions internationales face à la violation des droits des musulmans dans le monde. Après 27 ans, la souffrance des mères des victimes est encore vivante dans leur cœur.

Après le référendum sur l'indépendance de la Bosnie, le 1er mars 1992, l'armée de l'ex-Yougoslavie a assiégé Sarajevo, la capitale de la Bosnie-Herzégovine, pour empêcher cette indépendance, et ce siège qui est le plus long siège dans l'histoire des guerres classiques, a duré 1425 jours et entraîné la mort de 11541 personnes, dont 1601 femmes et enfants.

La guerre entre la Bosnie-Herzégovine, la Croatie et la Serbie, a duré du 6 avril 1992 au 14 décembre 1995. En juillet 1995, les forces serbes ont attaqué la ville de Srebrenica, située à l'est de la Bosnie-Herzégovine, pour en prendre le contrôle et joindre cette ville à la République de Serbie qui avec le Monténégro, formait la Fédération yougoslave.

Des civils, après l'occupation de la ville de Srebrenica par les Serbes sous le commandement du général Ratko Mladic le 11 juillet 1995, qui s’étaient réfugiés auprès des Forces néerlandaises attachées aux Forces de maintien de la paix de l'ONU, furent remis aux Serbes par les soldats néerlandais.

محل دفن بیش از 6 هزار مسلمان بوسنیایی کشتار سربرنیتسا

Alors que la ville de Srebrenica était remplie de milliers de civils qui s'y étaient réfugiés, des groupes armés d'extrémistes serbes ont d'abord assiégé la ville puis l'ont bombardée à coups de canons et de roquettes, pendant cinq jours. Ensuite, le général Mladic, commandant de l'armée serbe et connu sous le nom de "Boucher des Balkans" est entré dans la ville. Les gens ont fui et se sont réfugiés dans le camp des Forces de maintien de la paix à la périphérie de la ville, appelée Donji Potočari, mais les Néerlandais qui étaient chargés du camp de réfugiés, ont détruit le camp, sont partis et ont abandonné ces personnes sans défense aux Tchetniks serbes.

Les extrémistes serbes ont séparé les hommes et les garçons musulmans âgés de 12 à 77 ans sous prétexte d'interrogatoires, et ont éloigné les femmes et les enfants de la zone, en camion. Les hommes qui attendaient d'être interrogés ont été massacrés. Dans la soirée du 12 juillet 1995, environ 15 000 hommes, détenus dans des camions et des entrepôts à Srebrenica, ont été bombardés alors qu'ils tentaient de s'échapper à travers les montagnes. Ils ont formé une colonne et ont commencé à marcher 55 kilomètres jusqu'à Tuzla, le territoire musulman le plus proche. Le long de cette route, les forces serbes ont mené de nombreuses attaques contre la colonne de musulmans bosniaques, et ont tué autant de gens qu'elles le pouvaient.

Quatre jours plus tard, les hommes bosniaques survivants sont arrivés à Tuzla. Beaucoup d'entre eux étaient blessés. Seulement environ 3000 personnes ont survécu au massacre.

Le massacre de Srebrenica a commencé le 13 juillet 1995 et a duré au moins 72 heures, au cours desquelles l'armée serbe est entrée dans la ville et a commencé sa campagne génocidaire, avec des exécutions massives, l'expulsion des Bosniaques de leurs maisons et des viols.  8000 hommes et garçons musulmans ont été tués lors du massacre de Srebrenica que la Cour internationale des crimes de guerre a qualifié de génocide.

Hossein Efendi Kavazovic, chef de la communauté musulmane de Bosnie-Herzégovine, a déclaré à l'occasion de l'anniversaire du génocide de Srebrenica : « Malheureusement, tant que le génocide ne sera pas reconnu, que ses dimensions seront minimisées, et que ses agents et commandants seront récompensés, il sera impossible d'obtenir justice. Pour cette raison, Srebrenica n'est pas seulement un évènement de notre passé, mais aussi un modèle pour notre avenir. Nous garderons vivante la mémoire des victimes innocentes de ce génocide, et continuerons d'espérer que le temps viendra où ceux qui ont commis ce crime horrible ou ceux qui l’ont commis en leur nom, seront confrontés à la vérité et à la réalité de leurs actes.

Le génocide des musulmans de Bosnie a une fois de plus, prouvé l’incompétence des organisations internationales et des grandes puissances. Ce crime s'est produit alors que le Conseil de sécurité de l'ONU avait déclaré Srebrenica « zone de sécurité » dans la résolution 819, et qu'une unité des forces néerlandaises de maintien de la paix de l'ONU était chargée de sécuriser la ville, et les forces de l'OTAN, chargées de fournir un soutien aérien à la ville. Mais les Néerlandais ont évacué la ville face à l'armée serbe, et l'aviation de l'OTAN, bien que consciente de l'avancée militaire serbe, n'a pris aucune mesure.

Le terrible crime de Srebrenica restera une tache noire dans les archives des institutions de défense des droits de l'homme, avec l'ONU au sommet, qui restera dans l’Histoire et dont l’incompétence ne sera jamais oubliée.

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