Srebrenica, 26 ans après le génocide des musulmans
Situé dans l'est du pays, elle continue d'évoquer les traces de la douleur déchaînée sur ses habitants, des atrocités qui y ont eu lieu il y a 26 ans.
Elvis Spiodic, un garçon de 11 ans pendant le génocide, a déclaré à l'agence Anadolu qu'il était sûr que Srebrenica retrouverait son ancien esprit, mais que le génocide avait tout pris à son peuple.
« Je suis revenu dans ma ville natale il y a 15 ans. J'étais sûr que Srebrenica retrouverait son ancien esprit. Les cafés, les restaurants, les hôtels et les boulangeries fonctionnaient, mais la situation n'est pas bonne depuis cinq ans. Srebrenica est en train de mourir. Le génocide a tout enlevé aux habitants de cette terre", a déclaré Spiodic.
Les jeunes partent parce qu'ils ne pensent pas pouvoir y construire leur avenir, a-t-il déploré, ajoutant : "J'ai aussi pensé à quitter Srebrenica ces derniers temps".
Senad Djozic, qui est retourné à Srebrenica en 2009, a déclaré qu'il n'y avait pas de cafés, de restaurants ou de cinémas qui auraient été des sites normaux dans d'autres villes.
"Nous sommes habitués à vivre sans vie sociale. Votre amour pour votre pays vous empêche d'en voir les défauts", a déclaré Djozic, soulignant que Srebrenica devenait peu à peu une ville de retraite.
Fadila Efendic, qui a perdu son mari et son fils dans le génocide, a déclaré qu'il était toujours difficile de faire face aux faits.
« Ce sont les gens qui font de la ville une ville, pas les bâtiments. Tant de gens ont été tués ici. Ceux qui restent ici aujourd'hui vivent dans la peur de 'quelque chose nous arrivera-t-il ?' J'étais plein d'espoir quand je suis arrivé ici pour la première fois", a déclaré Efendic.
Plus de 8 000 hommes et garçons musulmans de Bosnie ont été tués après que les forces serbes de Bosnie ont attaqué une "zone de sécurité" de l'ONU à Srebrenica en juillet 1995, malgré la présence de troupes néerlandaises chargées d'agir en tant que casques bleus internationaux.
Srebrenica était assiégée par les forces serbes qui tentaient d'arracher des territoires aux Musulmans de Bosnie et aux Croates pour former un État.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a déclaré Srebrenica "zone de sécurité" au printemps 1993. Mais les troupes serbes dirigées par le général Ratko Mladic ont envahi la zone de l'ONU. Mladic a été condamné à perpétuité pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide.
Les troupes néerlandaises n'ont pas agi alors que les forces serbes occupaient la région, tuant environ 2 000 hommes et garçons le 11 juillet seulement.
Quelque 15 000 habitants de Srebrenica ont fui vers les montagnes environnantes, mais les troupes serbes ont traqué et tué 6 000 dans les forêts. Des corps de victimes ont été retrouvés dans 570 endroits différents du pays.
