Mosquées antiques de Batna, des chefs-d’œuvre archéologiques à valoriser

6:01 - August 12, 2020
Code de l'info: 3473779
Téhéran(IQNA)-Bien que certaines mosquées demeurent fermées pour une raison ou une autre, les anciennes parmi ces structures cultuelles, disséminées à travers plusieurs localités de la wilaya de Batna, constituent des chefs-d’œuvre archéologiques et sont témoins d’une riche histoire de rayonnement spirituel et culturel conservant à ce jour leur attrait même si elles ont grand besoin de restauration et de valorisation.
Outre leur architecture caractéristique du patrimoine bâti de la région à base de toub (pisé) et de pierres, ces monuments étaient jusqu’il y a peu, des lieux de rayonnement religieux, de Savoir et de réforme sociale, où les questions liées à la religion et à la vie en société étaient traitées.
 
La Direction des affaires religieuses et wakfs de la wilaya recense six (6)  mosquées historiques à Batna, indique le chef du bureau des rituels religieux et wakfs, Nadir Saâda, relevant que l’une des plus anciennes, à savoir la mosquée El Atik, qui se trouve au cœur de la vieille cité de M’doukal et dont la construction, oeuvre des familles qui régissaient les villes arabes après la conquête islamique, remonte au 6ème siècle de l’hégire du temps du gouverneur EL Arbi ibn Omar ibn Hafsi.
 
Ce monument cultuelle, bâti en pisé (toub) au sein du vieux ksar de M’doukal a été restauré à plusieurs reprises à la faveur d’initiatives des habitants et continue, au jour d'aujourd'hui, d’assurer sa fonction spirituelle de lieu de prière.
 
Les cinq autres mosquées sont fermées par souci de les protéger. Il s’agit notamment de la mosquée des Ouled Sidi Belabbès, à la cité Dar cheikh dans la vieille Dechra de Menaa, construite sur des ruines romaines vers l’an 1700 par cheikh Mohamed El Asghar ibn Sidi Boubakr.
 
Elle dépendait de la zaouïa Benabbès de la voie soufie El Kadiriya érigée en l’an 1660 par Sidi Boubakr ibn sidi Mohamed El Akbar.
 
Les deux établissements qui conservent de précieux manuscrits sont construits dans la tradition des vieux bâtisseurs de la région.
 
Ils renferment notamment un petit cimetière contenant 13 tombes dont celles des fils du dernier bey de Constantine, Ahmed bey, qui s’était réfugié dans la zaouïa des Benabbès en 1839, deux années après la prise de Constantine par l’occupation française.
 
La zaouïa et sa mosquée sont devenues un monument touristique par excellence de la région, attirant annuellement des centaines de visiteurs.
 
La wilaya de Batna compte également la mosquée "Sebaa rgoud" (Les sept dormants), construite dans la ville de N’gaous il y a plus de quatre siècles avec des pierres de ruines d’un vieux établissement romain.
 
Cette mosquée conserve son architecture originelle du fait qu’elle est maintenue fermée après la construction d’une nouvelle mosquée attenante à la première, assure M. Saâdna.
 
Une autre mosquée historique est celle du vieux village (Thakleat) de Bouzina, un site bâti sur une colline et dont la mosquée a été classée en 1968, par un arrêté du ministère de la Culture.
 
Selon les vieux du village, ce lieu de culte a été érigé depuis plus de trois siècles et avait servi surtout à l’enseignement du Saint Coran.
 
 
 
La mosquée Sidi Aïssa de T’kout, bâtie depuis plus de six siècles
 
 
Dans la ville de T’kout, distante de 95 km de Batna, se trouvent deux anciennes mosquées.
 
La première est celle de Sidi Aïssa du village Djarallah. Elle a été édifiée depuis plus de six siècles sur le mausolée d’un saint.
 
La seconde, est celle de Sidi Abdeslam datant de plus de quatre siècles, est également érigée sur la mausolée du saint éponyme, selon la même source.
 
Des efforts continus sont déployés pour classer ces mosquées, placées toutes sous la tutelle de la direction des affaires religieuses et wakfs, et des dossiers ont été constitués dans cette perspective, assure Nadir Saâdna qui note que la majorité de ces monuments cultuels se trouvent sur des sites aux paysages imprenables leur conférant une dimension touristique par excellence.
 
De son côté, le directeur de la culture de wilaya, Omar Kebour, fait état d'une liste de plusieurs anciennes mosquées de la wilaya à valeur historique et spirituelle envoyée au ministère de la Culture proposant leur classification sur la base d'une décision du Président de la République Abdelmadjid Tebboune portant restauration et réhabilitation des anciennes mosquées.
 
La liste qui demeure ouverte comprend notamment la mosquée El Atik et le Djamaâ Sidi Mohamed El Hadj de Ksar de M’doukal (ce dernier fut surtout un lieu de rassemblement des futurs pèlerins devant suivre la voie des caravanes de hadj), ainsi que les mosquées Les sept dormants de N’gaous, de Sidi Abdeslam de T’kout et enfin celle du village abandonné de Ghoufi dans la commune de Ghassira, ajoute la même source.
 
La classification de ces mosquées et la restauration de celles ayant subi des dégradations permettront de préserver ce patrimoine historique matériel et, par ricochet un pan de la mémoire de la région, d'autant que ces structures surtout qu’elles constituent à la fois des monuments spirituels et religieux de par leur vocation et des vestiges historiques de par leur architecture susceptibles de contribuer à la promotion du tourisme dans la région.
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