Quand le plus grand rassemblement de musulmans attire les Occidentaux
Téhéran(IQNA)-Le Hadj a toujours été considéré comme l'un des plus grands rassemblements religieux au monde, et beaucoup d’Occidentaux pour diverses raisons, ont essayé de décrire ses rites et ses rituels dans des écrits historiques et fictifs, et des récits de voyage.
Sir Richard Burton (1821 -1890) peut être considéré comme l'un des orientalistes européens qui a mené des études approfondies sur le Moyen-Orient. Parmi ses œuvres, on peut citer la traduction du Golestân de Saadi. Il fut aussi le premier Européen à entrer dans la capitale somalienne et le premier à découvrir les grands lacs d'Afrique centrale. Déguisé en musulman, il a écrit ses expériences dans un livre intitulé « Récit personnel d'un pèlerinage à Médine et à la Mecque » qui a été publié pour la première fois, en trois volumes, en 1855, où il raconte l'histoire de son voyage de Burton à La Mecque et à Médine en 1853, son voyage à la Kaaba et à la tombe du Prophète (as) à Médine, et sa participation à tous les rituels du Hadj. Ce livre est une description détaillée de la vie, des croyances, des comportements et de la morale des Arabes, un compte rendu détaillé sur les cérémonies religieuses et les mosquées, et une variété d'informations ethnographiques, économiques et géographiques sur ces zones inconnues, généralement à des fins d'espionnage.
Dans les premières années du XVe siècle, le touriste italien Ludovico di Varthema originaire de Bologne en Italie, fut un des premiers non-musulmans à visiter ces deux villes saintes musulmanes. En 1503, Wartherma qui connaissait parfaitement l’arabe, partit pour la Mecque et Médine en tant que garde du corps d’un prince et se rendit à La Mecque et à Médine avec une caravane de pèlerins. Dans son récit de voyage, il décrit les villes saintes de l'Islam et les principaux lieux et rituels des pèlerins avec soin et détails qui ont été confirmés par les écrivains par la suite.
Lady Evelyn Murray (1867 - 1963) qui a changé son prénom après s'être convertie à l'islam en 1915, était une autre musulmane occidentale qui a partagé son expérience du Hadj. Après la mort de son ex-mari en 1929, Zainab a commencé à planifier le pèlerinage du Hadj, contacté Hafiz Wahba, ambassadeur des royaumes d’Hedjaz et du Najd en Grande-Bretagne, et envoyé une lettre au roi Abdelaziz d'Arabie saoudite. Mais elle n’a pu faire le pèlerinage qu’en 1933 à l'âge de 65 ans. En 1934, elle publia une série de récits de son voyage, sous le titre « Pèlerinage à la Mecque ». Bien que les non-musulmans se soient rendus à La Mecque et à Médine avant Zainab, ce qui distinguait le récit de voyage de Zainab était sa participation aux cérémonies et l'exécution des rites du Hadj. Le livre a été publié pour la première fois en 1934 mais n'a été réimprimé qu'en 2009.
Gyula Germanus (1884 -1979), connu sous le nom de Julius Abdul Karim Germanus, né en Hongrie, était professeur d'études orientales, islamologue, membre du Parlement hongrois et de diverses académies arabes, et a apporté une contribution significative à la présentation de la langue arabe, de l'histoire et de la culture des Arabes et des musulmans en général. Germanus a fréquenté l'Académie royale hongroise à partir de 1912 et a enseigné le turc et l'arabe à partir de 1915. En 1934, avec le soutien financier du gouvernement hongrois, Germanus se rendit en Égypte et en Arabie saoudite. En 1935, Germanus qui s'était auparavant converti à l'islam, se rendit par mer, en Arabie saoudite, pour devenir le premier musulman hongrois à effectuer le pèlerinage à La Mecque. Germanus tout en effectuant le Hadj, prenait des photos avec son appareil de poche, ce qui était très inhabituel à cette époque. Germanus qui avait aussi étudié la géologie, a pu faire des recherches sur la Pierre Noire pendant le Hadj. Le livre de Germanus sur ses voyages, intitulé "Allah Akbar", a été publié un an plus tard (1936) en hongrois et a été traduit en allemand et en italien.
Christiaan Snouck Hurgronje (1857 -1936), spécialiste néerlandais de la culture et des langues orientales, et conseiller aux affaires des autochtones des colonies néerlandaises (aujourd'hui l'Indonésie), s’est rendu à La Mecque en 1885 grâce à sa parfaite connaissance de la langue arabe, a assisté de près, à la cérémonie du Hadj et se serait converti à l'islam. Il a avoué dans une lettre à son ami et linguiste allemand, Carl Bezold, le 18 février 1886, qu'il s’était fait passer pour un musulman. Cette lettre est actuellement archivée à la bibliothèque de l'Université de Heidelberg. En plus de sa thèse sur les cérémonies du Hadj en 1880, il est surtout connu pour ses photographies qui sont parmi les premières images de ce rassemblement.
Michael Wolfe, poète et écrivain américain, a aussi écrit ses expériences du pèlerinage du Hadj. Wolfe est né à Cincinnati aux États-Unis en 1945, et s'est converti à l'islam à l'âge de 40 ans. Il était chargé de cours sur les questions islamiques, dans de grandes universités américaines dont l’université d’Harvard. En 1993, il publie un livre sur le hadj où il raconte son parcours de pèlerin américain et cherche à transmettre ses impressions à son public et à expliquer la raison de l'importance de cette pratique islamique pour environ un sixième de la population mondiale. Un autre livre qu'il a écrit sur le Hadj est « One Thousand Roads to Mecca » qui est un recueil de récits de voyage édité par Michael Wolf et publié en 1999. Le livre évoque plus de 10 récits de voyage au Hadj en 10 siècles, et met en évidence de nombreux aspects du Hadj et du pèlerinage. Cette collection comprend des narrations de Nasser Khosrô, d’Ibn Jubayr, d’Ibn Battuta et enfin le récit de voyage de Michael Wolfe.
